Si quelqu'un me sourit en chemin, je ne sauterai pas…



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Mercredi 9 septembre 2020

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Si quelqu'un me sourit en chemin, je ne sauterai pas…

Journée mondiale de prévention du suicide le 10 septembre 2020

Chaque année dans le monde, 800 000 personnes mettent fin à leurs jours soit une personne toutes les 40 secondes.

Dans son rapport de février 2016, l’Observatoire national du suicide souligne le caractère plurifactoriel du risque suicidaire. Souvent, un cumul des facteurs de risque vient accentuer une vulnérabilité individuelle :

Les facteurs primaires sont les troubles psychiques : troubles de l’humeur, troubles schizophréniques, troubles anxieux, troubles liés à l’abus de substances, antécédents personnels ou familiaux de tentative de suicide, impulsivité.
Les facteurs secondaires sont environnementaux : perte parentale précoce, isolement social et affectif, difficultés professionnelles et financières, événements de vie stressants (conflits relationnels, séparation et divorce, deuil, admission en maison de retraite ou à l’hôpital), maladie physique invalidante, maltraitance etc.
Les facteurs tertiaires sont le sexe et l’âge. Il y a trois fois plus de suicides aboutis chez les hommes que chez les femmes. Le risque augmente avec l’âge du fait de la détermination, surtout chez les hommes à partir de 65 ans.


Vidéo :

Deepika Padukone, fondatrice de l'ONG "Live, Love, Laugh", reçoit un Crystal Award au Forum Économique Mondial 2020.


Le suicide est rarement motivé par la recherche de la mort en soi : il vise d’abord la fin d’une souffrance.

Une personne suicidaire n’apparaît pas nécessairement déprimée et une grande détresse peut se cacher sous un extérieur jovial. Elle peut parfois tenter d’exprimer sa souffrance et sa détresse par des messages directs ou indirects : « je n’en peux plus », « je ne m’en sortirai jamais », « vous seriez mieux sans moi », « je vais faire un long voyage », « j’ai fait mon testament » etc.
Certains comportements peuvent aussi témoigner d’une détresse suicidaire : le repli, un désinvestissement scolaire ou professionnel, un détachement excessif ou une hyperactivité soudaine, la consommation abusive d’alcool, de médicaments ou de drogue.

La crise suicidaire est marquée par une rupture de l’équilibre relationnel du sujet avec lui-même et son environnement. Elle se déroule en plusieurs étapes : la recherche d’une stratégie pour calmer la souffrance, l’apparition d’idées suicidaires, la rumination de ces idées, la cristallisation et la planification d’un scénario, le passage à l’acte.

Paris plays classical, Pierpaolo Rovero

« Peu à peu j’ai éprouvé le besoin de revenir à la vie, j’ai retrouvé cette soif du plaisir et de la joie de peindre. J’ai ce désir enfoui de vouloir célébrer la beauté des choses. Il me reste encore beaucoup à travailler en quête de la grâce incertaine d’offrir l’espace du chant simultané des couleurs et de la lumière. »

Didier Burgaz.


Cette crise est réversible. Elle peut évoluer favorablement en quelques semaines, si elle est repérée et traitée. Comment répondre à une personne qui parle de suicide ? Ce n’est pas une situation facile et chacun réagira en fonction de sa sensibilité et de ses possibilités.
Certaines recommandations peuvent être utiles :

  • Écouter ce que vit la personne, l’encourager à se confier, parler calmement et ouvertement de son envie de mourir, la soutenir pour prendre contact avec des professionnels de santé mentale (médecin, psychologue, psychiatre, centre de prévention du suicide).
  • Ne pas chercher à comprendre.
  • Se faire aider soi-même par un professionnel.
  • Ne pas juger, ni faire la morale, ni donner des conseils ni faire appel au sens du devoir.
  • Et surtout ne pas se laisser enfermer dans le secret ou porter seul cet accompagnement.

L’attention que nous pouvons porter à la personne est essentielle dans ces moments. Ceci a été démontré notamment par l’expérience du Dr. Jérôme Motto, psychiatre de la ville de San Francisco. Un patient du Dr. Motto, qui s’était suicidé en se jetant du haut du pont Golden Gate Bridge, avait laissé chez lui le message suivant : Si quelqu'un me sourit en chemin, je ne sauterai pas…

Dans les suites et pendant 15 ans, le Dr. Motto a écrit une lettre personnalisée à ses patients aux antécédents de suicide pour leur manifester son attention. Ses travaux ont montré que cette attention permettait de diminuer le taux de récidive suicidaire. Depuis quelques années, le dispositif VigilanS se déploie en France et trouve son inspiration dans l’expérience du Dr. Motto : après une hospitalisation, les équipes VigilanS mettent en place un suivi téléphonique pour éviter la rechute suicidaire, en maintenant le lien avec la personne et en l’assurant de l’attention qui lui est portée.

Dans le cas d’une situation aiguë avec une personne suicidaire, il convient d’appeler le SAMU ou SOS Médecins ou encore le médecin généraliste. Il existe aussi des lignes d’écoute (Suicide écoute, SOS Suicide Phénix). Une hospitalisation temporaire, parfois sans consentement, peut être nécessaire afin de protéger la personne.

Les soins psychiatriques en vue du rétablissement comprennent un traitement médicamenteux, une psychoéducation, une psychothérapie comportementale incluant les techniques de pleine conscience, une psychothérapie dynamique, individuelle ou groupale. Les soins psychothérapiques groupaux peuvent être soutenus par une médiation artistique : peinture et dessin, théâtre et musique. La musicothérapie est une discipline particulièrement intéressante pour les patients jeunes.

Si vous-même ou une personne de votre entourage présente des pensées suicidaires, brisez le tabou : PARLONS-EN !
N'hésitez pas à faire appel à un professionnel de santé mentale pour une aide appropriée.
Vous pouvez également nous contacter à [email protected]


Video:

Raising mental health awareness together

by Aga Khan University.



If one person smiles at me on the way, I will not jump…

World Suicide Prevention Day on 10th September 2020

Almost 800 000 people die due to suicide every year, which is one person every 40 seconds.

The national Observatory of suicide mentions the multiple component of suicide risk in its report of February 2016. Often, the combination of risk factors exacerbates an individual vulnerability:

Primary factors are mental diseases: mood diseases, schizophrenic disorders, anxiety disorders, substance use disorders, personal or family background of suicide, impulsivity.
Secondary factors are environmental: loss of a parent at an early age, social and emotional isolation, professional and financial problems, stressful life events (relationship conflicts, separation and divorce, grief, hospital admission or in retiring home), physically disabling illness, abuse etc.
Tertiary factors are age and sex. There are three times more fatal suicide attempts for men than they are for women. The risk increases with age due to determination, especially for men aged 65 or older.

Suicide is rarely motivated by death itself: it aims at ending the suffering.

A suicidal person does not necessarily seem depressive and great distress may be hidden beneath a cheerful personality. Sometimes, the person tries to express suffering with direct or indirect messages such as: "I can’t take it anymore", "I’ll never get over this", "You’d be better off without me", "I’m going for a long trip", "I have prepared my will", etc.
Some behaviours may show the distress of a person: isolation, withdrawal from school or employment, sudden hyperactivity or complete indifference, alcohol or medication or drug abuse.

The suicidal crisis is characterized by a breakdown of the relational balance with oneself and the environment, which consists of several stages: coping with suffering, suicidal thoughts, rumination, scenario crafting and attempt.

This crisis can be resolved in a few weeks if detected and treated. What can we respond to a person who is suicidal? This is not an easy situation and one's reaction depends partly on one’s own feelings and ability.
Some recommendations that might be useful:

  • Be a supportive listener, find out about the person’s feelings, ask direct questions, help the person to contact mental health professionals (general practitioner, psychologist, psychiatrist, crisis Centre).
  • Do not debate.
  • Get support from a professional.
  • Be non-judgmental, do not counsel the person, do not be moralistic.
  • Get support and never promise to keep suicide a secret.

The interest and care that we can offer to the person at this time is critical. This has been shown by Dr Jerome Motto, psychiatrist in San Francisco. A patient of his committed suicide from the Golden Gate Bridge and had left this note: If one person smiles at me on the way, I will not jump…

During 15 years, Dr. Motto wrote a letter to his patients who attempted suicide. The letters expressed concern, care and desire to stay in contact. This experience showed that care and concern can lower suicide rate. Since two years ago, the VigilanS care system is implemented in France, inspired from Dr Motto’s model. Each patient leaving the hospital after suicide attempt will be contacted on phone by the staff of VigilanS, to express concern and care.

Paris plays classical, Pierpaolo Rovero

A caring letter sent by Dr. Motto to a patient who'd been released from a psychiatric facility.


If a person is at risk of threatening their own life, do not hesitate to call the emergency services or the general practitioner. You can also call suicide hotlines. Sometimes it is necessary to get the person to hospital even without consent.

Psychiatric care for recovery will include medication, psychoeducation, psychotherapeutical and rehabilitative methods. Artistic mediation such as playing, painting, drawing, music are proposed for group or individual psychotherapy. Musical therapy is particularly interesting for young patients.


Video:

I Jumped Off The Golden Gate Bridge

Kevin Hines.


If you or one of your relatives suffer from suicidal thoughts, break the taboos: LET’S TALK ABOUT IT!
Do not hesitate to get help from a mental health professional.
You can also contact us at [email protected]


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