Troubles du spectre de l'autisme (TSA)



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Mercredi 8 septembre 2021

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Mon petit frère de la lune*

Troubles du spectre de l'autisme (TSA)

L’autisme typique décrit en 1943 par le pédopsychiatre Léo Kanner est désormais inscrit dans l’ensemble plus vaste des Troubles du Spectre de l’Autisme, du fait d’une hétérogénéité importante des formes cliniques.

1% de la population générale est concernée, le sex-ratio est de 4 garçons pour 1 fille.

Ces troubles résultent d’anomalies du neurodéveloppement, d’origine multifactorielle avec une forte composante génétique et des facteurs environnementaux durant la grossesse, neuroinflammation, virus, toxiques, mais leur nature exacte n’est pas connue actuellement.

La naissance prématurée constitue un facteur de risque reconnu et important et certains médicaments pris pendant la grossesse (Dépakine) font l’objet d’études actuellement.

Contrairement à certaines croyances, ni l’intolérance au gluten, ni le vaccin ROR (contre la rougeole, les oreillons et la rubéole), ni les caractéristiques psychologiques des parents ne sont des facteurs de risque de TSA.

Les premiers signes se manifestent avant l’âge de 3 ans, le plus souvent entre 18 et 36 mois. L’enfant est trop calme ou au contraire, trop excité, il semble indifférent au monde sonore et aux personnes qui l’entourent, il ne répond pas à son prénom et ne réagit pas aux séparations ou aux retrouvailles. Il ne sourit pas et reste silencieux. Il ne regarde pas dans les yeux, ne joue pas à faire « coucou », ne pointe pas du doigt et ne cherche pas à imiter les adultes.


Video :

* Mon petit frère de la lune

Frédéric Philibert, parent d’un petit garçon autiste, a réalisé ce magnifique film d’animation de 5 minutes. Une petite fille essaie de faire comprendre pourquoi son petit frère autiste n’est pas vraiment comme les autres enfants et donne sa version des faits.


Les troubles se caractérisent par :

  • des altérations des interactions sociales : l’enfant ne sourit pas ou peu et ne répond pas quand on l’appelle. Il n’exprime pas d’émotions et ne semble pas comprendre celles de l’autre. Il ne partage pas d’intérêt sur une situation ou sur un objet. Il ne comprend pas les conventions sociales, ce qui entraine des maladresses sociales et un isolement.
  • Des problèmes de communication : on ne croise pas ou rarement son regard, il manifeste peu d’expression sur le visage ou dans la gestuelle. Parfois, il existe des troubles importants du langage, avec des stéréotypies (il répète les mêmes mots ou sons sans intention de communication). Parfois il n’y a pas du tout de langage.
  • Les comportements sont répétitifs avec un balancement des bras, des battements des mains etc. et parfois des automutilations (se mordre la main, se taper la tête). Le comportement est ritualisé parfois de façon inflexible (itinéraire, vêtements, aliments etc.) et le changement, même minime, peut entrainer une détresse importante (ex : changement de tapisserie ou d’emballage). Il peut exister un attachement à des objets insolites comme une casserole ou un caillou. Les intérêts sont restreints et fixes, parfois excessifs (chiffres, lignes de métro, système solaire etc.)
  • Des réactions sensorielles inhabituelles avec une hypo ou hyperréactivité à certaines stimulations (apparente indifférence à la douleur ou à la température, sensibilité excessive aux bruits, même les plus discrets) ou un intérêt inhabituel pour les aspects sensoriels de l’environnement (flairage des objets, fascination pour certains stimuli lumineux etc.)

La sévérité des troubles et le retentissement fonctionnel sont très hétérogènes.

Des comorbidités peuvent être associées : déficience intellectuelle — trouble de l’attention avec hyperactivité (TDAH) — troubles d’acquisition du langage — troubles de l’acquisition des coordinations motrices — troubles spécifiques des apprentissages — comportements hétéroagressifs — épilepsie — troubles du sommeil — troubles dépressifs — troubles anxieux.

Une des formes de TSA sans déficience intellectuelle correspond au syndrome d’Asperger ou autisme de haut niveau tel que mentionné dans les précédentes classifications des maladies psychiatriques.

Syndrome d’Asperger

C’est un psychiatre autrichien, le Dr. Hans Asperger qui a décrit ce syndrome en 1944. Le syndrome d’Asperger fait partie des TSA sans déficience intellectuelle ni retard de langage. Les caractéristiques principales sont les suivantes :

  • difficultés dans le domaine des relations et des interactions sociales : se faire des amis, comprendre les règles et les conventions sociales, reconnaître les émotions et à les gérer,
  • particularités dans la communication verbale et non verbale : réciprocité relationnelle, ton de la voix, contact oculaire, langage précieux, difficulté à comprendre l’ironie ou le sens figuré,
  • intérêts restreints et intenses, maladresse motrice, besoin de routine et difficulté dans les changements,
  • perceptions sensorielles exacerbées.

Ces personnes présentent une capacité de percevoir et de mémoriser les détails qui leur permet d’exceller dans certains métiers.
Elles présentent par ailleurs une grande fidélité et fiabilité, loyauté et absence de préjugés, une pensée originale, une volonté extraordinaire de s’adapter à la norme au prix d’efforts considérables.
Elles sont exposées à un risque de dépression et de perte d’estime de soi. Un diagnostic précoce permettra de reconnaître, comprendre et valoriser leur spécificité.


Video :

Survivre à l'école

Josef Schovanec, qui présente un syndrome d'Asperger, nous explique ce que les enseignants, les enfants et les parents doivent savoir pour aider l’enfant autiste à survivre à l’école.
Il est important d’adapter la place en classe ainsi que les jeux en fonction de leur mode de perception atypique – notamment au niveau de la voix, de leur motricité et de leurs compétences sociales.
Joseph Shovanec est docteur en philosophie, diplômé de Sciences Politiques, il enseigne l’histoire des religions. Découvrez son parcours.


Les TSA sont reconnus en France comme un handicap depuis 1996. La prise en charge doit être la plus précoce possible, intensive et continue, adaptée au profil clinique de chaque enfant.

Les structures dédiées à la prise en charge des TSA :

  • Les Centres médico-psychologiques (CMP), les Centres médico-pédagogiques (CMPP) et les Centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP) sont à proximité du domicile.
  • Les SESSAD sont des Services d’éducation et de soins à domicile réalisant une prise en charge intégrée dans le milieu scolaire, au domicile et dans les structures.
  • Les Instituts médico-éducatifs (IME) sont dédiés aux patients présentant une déficience intellectuelle et ont pour missions l’éducation et les soins.
  • Les Centres ressource autisme (CRA) et les Centres experts de diagnostic et d’évaluation sont dédiés aux cas complexes.

Les prises en charge comportementales et les rééducations, notamment la rééducation orthophonique et la rééducation aux habiletés sociales, occupent une place centrale. Les traitements médicamenteux sont symptomatiques ou permettent de traiter les comorbidités associées.


Video :

Ilan, avant-après

Ilan apprécie d’être imité et cela l’encourage à imiter à son tour. Un intérêt pour l’autre va naître de l’intérêt de l’autre pour ce qu’il fait.


Le type de scolarité dépendra du niveau de sévérité du TSA, du retentissement fonctionnel et des troubles associés mais aussi du choix des parents.

Les personnes souffrant de troubles du spectre autistique sont souvent victimes de stigmatisation et de discrimination du fait de leur différence.

Nous pouvons tous soutenir une meilleure compréhension de ces troubles, dans le Jamat et dans la société, avec l’espoir d’un environnement plus solidaire, plus ouvert et inclusif.

 

Si vous ou une personne de votre entourage se trouve en situation de souffrance psychique, n'hésitez pas à faire appel à un professionnel de santé mentale pour une aide appropriée.

Vous pouvez également nous contacter à [email protected].


My little brother from the moon

Autism Spectrum Disease

The typical autism described in 1943 by the child psychiatrist Léo Kanner is now part of the larger group of Autism Spectrum Disorders, due to a significant heterogeneity of clinical forms.

1% of the general population is affected, the sex ratio is 4 boys to 1 girl.

These disorders are the result of neurodevelopmental abnormalities of multifactorial origin with a strong genetic component and environmental factors during pregnancy, neuroinflammation, viruses, and toxins, but their exact nature is not currently known.

Premature birth is a recognized and important risk factor and certain drugs taken during pregnancy (Depakine) are currently being studied.

Contrary to some beliefs, neither gluten intolerance, nor MMR (measles, mumps and rubella) vaccination, nor parental psychological characteristics are risk factors for ASD.

The first signs appear before the age of 3, most often between 18 and 36 months. The child is too quiet or, on the contrary, too excited, they seem indifferent to the world of sounds and to the people around him, they do not respond to their name and do not react to separations or reunions. They do not smile and remain silent. they do not make eye contact, play peek-a-boo, point or try to imitate adults.

The disorders are characterized by:

  • alterations in social interactions: the child does not smile or does not respond when called. They do not express emotions and do not seem to understand those of the other person. They do not share an interest in a situation or an object nor understand social conventions, which leads to social awkwardness and isolation.
  • Communication problems: we rarely or never meet his eyes, They show little expression on their face or in their gestures. Sometimes, there are important language disorders, with stereotypies (the child repeats the same pots or sounds without any communication intention). Sometimes there is no language at all.
  • The behaviours are repetitive with arm swinging, hand flapping etc. and sometimes self-mutilation (biting the hand, head banging). Behaviour is ritualized, sometimes in an inflexible way (itinerary, clothing, food, etc.) and even small changes can cause significant distress (e.g., changing the wallpaper or packaging). There may be an attachment to unusual objects such as a pan or a stone. Interests are restricted and fixed, sometimes excessive (numbers, subway lines, solar system etc.)
  • Unusual sensory reactions with hypo- or hyper-reactivity to certain stimuli (apparent indifference to pain or temperature, excessive sensitivity to even the most discreet noises) or an unusual interest in the sensory aspects of the environment (lighting of objects, fascination with certain light stimuli etc.)

The severity of the disorders and the functional impact are very heterogeneous from one individual to another.

Comorbidities may be associated: intellectual disability — attention deficit hyperactivity disorder (ADHD) — language acquisition disorders — motor coordination disorders — specific learning disorders — heteroaggressive behaviors — epilepsy — sleep disorders — depressive disorders — anxiety disorders.

One of the forms of ASD without intellectual disability was named Asperger's syndrome or high functioning autism in previous classifications of psychiatric illnesses.

Asperger's Syndrome

The Austrian Psychiatrist, Dr. Hans Asperger, described this syndrome in 1944. Asperger's syndrome is a type of ASD without intellectual disability or language delay. The main characteristics are the following:

  • difficulties in the area of relationships and social interactions: making friends, understanding social rules and conventions, recognizing emotions and managing them,
  • peculiarities in verbal and non-verbal communication: relational reciprocity, tone of voice, eye contact, precious language, difficulty understanding irony or figurative meaning,
  • restricted and intense interests, motor clumsiness, need for routine and difficulty with change,
  • heightened sensory perceptions.

These people have an ability to perceive and remember details that allows them to excel in certain occupations. They are also very faithful and reliable, loyal and unprejudiced, original thinkers, and have an extraordinary willingness to adapt to the norm at the cost of considerable effort. They are at risk of depression and loss of self-esteem. An early diagnosis will allow to recognize, understand and value their specificity.

ASD has been recognized as a disability in France since 1996. Care must be as early as possible, intensive and continuous, adapted to the clinical profile of each child.

Structures dedicated to the care of ASD:

  • Mental Health Care Centers, Educational and Social Center are close to the home.
  • Home Education and Care Services that provide integrated care in the school environment, at home and in the facilities.
  • Specialized Institutes are dedicated to patients with an intellectual disability and their mission is education and care.
  • Autism Resource Centers and Expert Diagnostic and Valuation Centers are dedicated to complex cases.

Behavioral management and rehabilitation, particularly speech therapy and social skills training, are central. Medication is used to treat symptoms or associated comorbidities.

The type of schooling will depend on the level of severity of the ASD, the functional impact and the associated disorders, but also on the parents' choice.

People with ASD often face stigma and discrimination because of their difference.

We can all help for a better understanding of these disorders, within the Jamat and the whole society, with hope of a more supportive, open and inclusive environment.


Story:

Building a better future
for children with autism

When Faraz was 15 years old, he started acting out. He would hit and bite his family members, grabbing their hands, pulling them into his mouth, piercing his teeth into them and injuring their hands. Sabrina could not figure out why, all of a sudden, her son transformed into an aggressive and violent adolescent. It became painful for his family to be around him; he would tug Sabrina’s hair so hard that she had to chop it all off. She even wore a helmet to protect herself.

No one else could make sense of Faraz’s outrage, but Sabrina knew that he was trying to communicate something to her. She knew him; and he was not an innately violent adolescent… Read the story on the Aga Khan University website

 

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