Voyage en Shizophrénie



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Mercredi 1er février 2023

English version below


Demain j'étais folle

un voyage en schizophrénie *

« Même lorsqu’on délire, même lorsqu’on sent son être partir dans tous les sens, même lorsqu’on se voit faire n’importe quoi, qu’on entend des voix, même dans ces moments, on reste infiniment sensible à toute forme de douceur, de gentillesse, d’écoute, de bienveillance, de confiance. »

Christophe André, Psychiatre

La schizophrénie est une maladie que l’on retrouve dans le monde entier et dans toutes les cultures.

Malheureusement la stigmatisation qui touche cette maladie constitue un obstacle majeur au rétablissement des personnes qui en souffrent. Il est donc primordial de lutter contre les idées reçues véhiculées dans la société.


La schizophrénie fait partie des troubles psychotiques. Elle se caractérise par un ensemble de symptômes qui persistent durant une période de plusieurs mois.

On identifie trois types de symptômes :

  • les symptômes dits « positifs » parce qu’ils « s’ajoutent » aux perceptions ordinaires. Il s’agit des hallucinations auditives, olfactives, gustatives, visuelles ou cénesthésiques (modification des sensations corporelles) ainsi que des idées délirantes (de persécution, de transmission de la pensée, de culpabilité…). Vécus comme réels, ces symptômes sont très angoissants et occasionnent une grande souffrance.
  • Les symptômes dits « négatifs » car ils entraînent une diminution des activités. Il peut s’agir d’un manque d’énergie, d’une difficulté à mener une action, à se concentrer, à mémoriser, à suivre un film ou une conversation. Les émotions peuvent également être diminuées (jusqu’à une indifférence affective). Les personnes ont du mal à avoir une vie sociale (isolement, difficulté à nouer des relations).
  • La désorganisation de la pensée et du comportement : La désorganisation de la pensée peut causer un discours flou, parfois incompréhensible, avec des termes étranges. Ceci peut être associé à une désorganisation du comportement (attitudes sans but précis).

Chaque situation est singulière. Un état dépressif peut être associé et nécessite des soins spécifiques en raison du risque suicidaire important.

L’évolution de la maladie schizophrénique se caractérise par des phases aiguës dans les premières années, puis une stabilisation parfois avec des symptômes résiduels.


Expérience interactive :

Vivre avec la schizophrénie

schizinfo.com


 

Le diagnostic précoce améliore le pronostic : la schizophrénie débute généralement à l’adolescence et elle est souvent diagnostiquée avec retard. La plupart du temps ce n’est pas une maladie d’apparition brutale. Elle débute par des symptômes atténués, souvent peu spécifiques, associés à des difficultés cognitives.

Il ne faut donc pas banaliser une modification de comportement chez un adolescent, sans toutefois s’alerter trop vite : il faut solliciter une évaluation médicale face à certains signes, comme un changement de comportement et d’intérêt, un retrait, l’arrêt des activités habituelles, des idées étranges comme le sentiment de télépathie, des idées de persécution ou encore des préoccupations mystiques ou philosophiques marquées, des perceptions altérées… Le jeune peut aussi avoir l’impression de ne plus réussir à réfléchir de la même façon, ou le sentiment d’avoir une pensée modifiée. L’isolement social et la baisse des résultats scolaires peuvent accompagner les premiers symptômes.

Il est aujourd’hui démontré qu’une prise en charge adaptée et précoce améliore les chances de rémission, permettant au jeune de reprendre ses études, son travail, sa vie. Des unités spécialisées permettent cette prise en charge précoce pour les jeunes qui présentent un Premier Épisode Psychotique (PEP's).


 

La schizophrénie est une maladie dont l’origine est plurifactorielle.

Son développement résulterait d’une interaction entre gènes et environnement, suggérant qu’il existe une vulnérabilité génétique précipitée par des facteurs environnementaux.

Certains troubles précoces du développement ont ainsi été identifiés en lien avec un stress précoce survenu pendant la grossesse ou pendant la période périnatale (infection, complications obstétricales, traumatismes infantiles).

Deux autres facteurs de risque sont bien établis :

  • le stress qui pourrait expliquer l’incidence plus élevée de la maladie en milieu urbain ou parmi les sujets ayant eu un parcours de migration, notamment au cours de l’enfance et de l’adolescence.
  • la consommation de substances psychoactives et particulièrement le cannabis (delta-9-tétrahydrocannabinol ou THC). La consommation de cannabis doublerait le risque de schizophrénie, mais avec une grande hétérogénéité en fonction des individus. Cet effet dépendrait de la dose, de la teneur du produit en THC, de la durée d’utilisation et de l’âge d’exposition.

Enfin, d’autres aspects liés à l’hygiène de vie joueraient un rôle significatif : qualité du sommeil, nutrition, notamment apports en Vit B9 ou folates (présents dans les légumes verts à feuilles et qui favorisent la croissance et la survie des neurones).

La prise en charge est pluridimensionnelle

Les médicaments proposés sont des antipsychotiques qui permettent de réduire les hallucinations, le délire et la désorganisation.
Des antidépresseurs ou des thymorégulateurs peuvent être associés ainsi que des anxiolytiques.
Les soins de réhabilitation psychosociale sont indispensables et complètent les traitements médicamenteux : psychoéducation, renforcement des habiletés sociales, psychothérapie, remédiation cognitive, etc.
L’accompagnement de la famille est proposé pour lui offrir une écoute, l’aider à comprendre la maladie et savoir comment réagir.
De nombreux Groupes d’Entraide Mutuelle se sont développés pour permettre aux personnes de sortir de l’isolement et contribuent à la déstigmatisation des troubles mentaux (exemple : Clubhouse https://www.clubhousefrance.org)

La prise en charge doit viser le rétablissement des personnes malades, c'est-à-dire restaurer son pouvoir d'action y compris si certains symptômes persistent.
Les personnes peuvent ainsi retrouver une qualité de vie satisfaisante.


 

Si vous ou une personne de votre entourage se trouve en situation de souffrance psychique, n'hésitez pas à faire appel à un professionnel de santé mentale pour une aide appropriée. Vous pouvez également nous contacter à [email protected].


A Road Back from Schizophrenia:

a Memoir *

"Even when we are delirious, even when we feel our being going of in all directions, even when we see ourselves doing whatever, when we hear voices, even in these moments, we remain infinitely sensitive to any form of gentleness, kindness, listening, benevolence, trust."

Christophe André, Psychiatrist

Schizophrenia is an illness that is found throughout the world and in all cultures.

Unfortunately, the stigma attached to this illness is a major obstacle to the recovery of those who suffer from it. It is therefore essential to fight against the preconceived ideas conveyed in society.


Video :

Promoting Mental Health and Wellbeing in Communities we Serve

Aga Khan University


 

Schizophrenia is a psychotic disorder. It is characterized by a set of symptoms that persist for a period of several months.

Three types of symptoms are identified:

  • Symptoms called "positive" because they "add up" to ordinary perceptions. These are auditory, olfactory, gustatory, visual or cenesthetic hallucinations (modification of bodily sensations) as well as delusions (of persecution, transmission of thought, guilt, etc.). Experienced as real, these symptoms are very distressing and cause great suffering.
  • The symptoms are called "negative" because they lead to a decrease in activities. They can be a lack of energy, a difficulty to carry out an action, to concentrate, to memorize, to follow a movie or a conversation. Emotions may also be diminished (to the point of emotional indifference). People have difficulty having a social life (isolation, difficulty forming relationships).
  • Disorganization of thought and behavior: Disorganized thinking can cause fuzzy, sometimes incomprehensible speech with strange terms. This can be associated with disorganized behaviour (aimless attitudes).

Each situation is unique. A depressive state may be associated and would require specific care because of the significant suicidal risk.

The course of schizophrenia is characterized by acute phases in the early years, followed by stabilization, sometimes with residual symptoms.

Early diagnosis improves the prognosis: schizophrenia usually begins in adolescence and is often diagnosed late. Most of the time it is not a sudden onset disease. It begins with attenuated symptoms, often not very specific, associated with cognitive difficulties.

It is therefore important not to trivialize a change in an adolescent's behavior, but not to be too alarmed: a medical evaluation should be sought when faced with certain signs, such as a change in behavior and interest, withdrawal, cessation of usual activities, strange ideas such as a feeling of telepathy, ideas of persecution or marked mystical or philosophical preoccupations, altered perceptions, etc. The young person may also have the impression that he or she is no longer able to think in the same way, or the feeling that he or she is having a modified thought. Social isolation and a drop in school performance may accompany the first symptoms.

It has now been shown that early and appropriate treatment improves the chances of remission, allowing the young person to resume his or her studies, work and life. Specialized departments of psychiatry provides this early care for young people who present a first psychotic episode.

Schizophrenia is a disease with a multi-factorial origin.

Its development might result from an interaction between genes and environment, suggesting that there is a genetic vulnerability precipitated by environmental factors.

Some early developmental disorders have been identified in connection with early stress during pregnancy or the perinatal period (infection, obstetrical complications, infant trauma).

Two other risk factors are well established:

  • Stress which could explain the higher incidence of the disease in urban areas or among people who have migrated, particularly during childhood and adolescence.
  • The use of psychoactive substances, particularly cannabis (delta-9-tetrahydrocannabinol or THC). Cannabis use doubles the risk of schizophrenia, but with great heterogeneity depending on the individual. This effect would depend on the dose, the THC content of the product, the duration of use and the age of exposure.

Finally, other aspects related to lifestyle would also play a significant role: quality of sleep, nutrition, especially intake of vitamin B9 or floats (present in green leafy vegetables and which promote the growth and survival of neurons).

Care is multidimensional

The proposed medications are antipsychotics that reduce hallucinations, delusions and disorganization.
Antidepressants or thymoregulators may be associated as well as anxiolytics.
Psychosocial rehabilitation care is essential and complements drug treatments: psychoeducation, social skills reinforcement, psychotherapy, cognitive remediation, etc.
Support for the family is offered to listen to them, help them understand the disease and know how to react.
Numerous mutual aid groups have been developed to help people break out of their isolation and contribute to the destigmatization of mental disorders (e.g. Clubhouse https://www.clubhousefrance.org)

Care must aim at the recovery of the ill person, i.e. restoring his or her power to act, even if certain symptoms persist.
In this way, people can regain a satisfactory quality of life.


 

If you or one of your relatives suffer from mental health issue, do not hesitate to get help from a mental health professional. You can also contact us at: [email protected].


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