Confinement et Santé Mentale



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Mercredi 15 avril 2020

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Confinement et Santé Mentale

La crise sanitaire expose notre mental à une véritable tempête, de plusieurs façons : le risque de la maladie, la perte de tous nos repères de vie quotidienne du fait du confinement prolongé et les conséquences économiques de cette situation.

Le risque de la maladie nous inquiète pour nous-mêmes (vais-je avoir le virus ?) et pour nos proches (est-il bien soigné ? va-t-il s’en sortir ?).
Nos repères au quotidien sont bousculés : perturbation des activités professionnelles, sociales, scolaires, familiales, diminution des activités physiques, etc.
Enfin, le ralentissement économique peut impacter notre emploi et notre vie professionnelle ainsi que notre situation financière.

Toutes ces dimensions de la crise peuvent avoir des conséquences négatives sur notre santé mentale. Le déni peut être la première réaction, car il permet d’enfouir la peur et d’éviter la souffrance. Le déni se défait ensuite et laisse place à l’anxiété et à la peur. Les réactions les plus courantes sont alors la rumination, la colère, l’agressivité, la violence, les comportements compulsifs (tabac, alcool, anxiolytiques). Les troubles du sommeil sont fréquents.

Certaines personnes peuvent présenter des syndromes dépressifs authentiques, notamment du fait de l’isolement ou encore de la réactivation de traumatismes antérieurs. Les personnels soignants, confrontés à la mort et à la peur de tomber eux-mêmes malades et de contaminer leurs familles, sont fortement exposés au syndrome de stress post-traumatique. D’autre part, pour les personnes qui perdent un être cher, le fait de ne pas pouvoir organiser de cérémonie d’obsèques ou dire au revoir au défunt augmente le risque de deuil traumatique ou de deuil pathologique associé à une dépression.

Les paramètres de vie peuvent être un facteur de difficulté : l’âge et la solitude (étudiant, personne âgée) ou au contraire une trop grande proximité (famille nombreuse dans un petit logement), violences familiales, etc. La situation peut être plus difficile à vivre avec des enfants en bas âge.


Vidéo :

Le confinement expliqué aux enfants

Coco Virus


Plus que jamais, il est important de s'autoriser bienveillance et compassion envers soi-même et envers les autres afin de pouvoir accueillir, accepter et soulager toutes ces émotions négatives.

« Et souvenons-nous que nous pouvons à tout moment puiser dans notre foi pour y trouver réconfort et soutien ». Malik Talib, Chairman du Ismaili Leaders' International Forum, partageant le message de Mawlana Hazar Imam le 29 mars dernier.

 

À partir des études réalisées sur les personnes ayant vécu cette situation avant nous, notamment en Chine, des recommandations sont proposées pour prévenir et/ou atténuer ces effets :

  1. Comprendre le risque et s’informer auprès de sources fiables et en limitant l’exposition aux medias. Pour les personnes qui souffrent d’un trouble mental : ne pas interrompre le traitement psychotrope et rester en lien avec les soignants référents par téléphone.
  2. Assurer au mieux son confort en ayant chez soi le minimum nécessaire pour tenter de se sentir en sécurité ainsi que sa famille et en sollicitant de l’aide si besoin auprès de Social Welfare Board.
  3. Éviter le stress lié aux questions financières et administratives en se tenant informé auprès de l’employeur et institutions ad hoc, notamment AKEPB.
  4. Conserver une bonne entente avec les personnes qui vivent avec nous et rester connecté au moins une fois par jour avec les autres en utilisant toutes les ressources pour garder le lien : mails, téléphone, visioconférence.
  5. Utiliser des stratégies de relaxation et d’adaptation : jeux, activité physique en intérieur, yoga, méditation de pleine conscience, peinture, dessin, musique, chant, écriture, cuisine, lecture.
  6. Conserver une alimentation saine et régulière, des protéines, fruits et légumes, boire régulièrement de l’eau, essayer de réduire caféine et théine qui peuvent augmenter l’anxiété.
  7. Aménager son espace de vie et son emploi du temps pour s’y sentir bien : travail, détente, rites quotidiens.
  8. Préserver son sommeil : conserver un rythme veille-sommeil pour éviter la fatigue et l’anxiété.
  9. Limiter la prise de toxiques et l’exposition aux écrans qui risquent de provoquer l’insomnie.
  10. Considérer que ce confinement est un acte pour le bien commun et en profiter pour soutenir éventuellement des actions d’entraide.


Vidéo :

Le sommeil est le meilleur allié de notre santé mentle et de notre immunité

Centre national de ressources et de résilience (Cn2r)


Des études sont menées actuellement en France dont les premières tendances montrent que l’impact du confinement serait plus fort chez les agriculteurs, les étudiants, les personnes précaires et en invalidité. Les addictions semblent être en augmentation avec une consommation plus importante d’écrans, de tabac et d’anxiolytiques. Les personnes s’accrochent à l’idée de répercussions positives sur l’environnement, la croyance en une issue favorable à la crise ainsi que les relations et soutien avec l’entourage.

La Résilience est notre capacité à nous adapter et à traverser les épreuves, et même à rebondir en période d’adversité.

Faire face à des épreuves est normal et il ne sert à rien de nous braquer contre cet état de fait. Nous avons été capables de traverser des épreuves avec succès dans le passé et nous pouvons faire confiance à nos capacités d’adaptation pour celle-ci aussi.


Vidéo :

Le kintsugi comme métaphore de la résilience

Cn2r


Si vous ou une personne de votre entourage se trouve en situation de souffrance psychique, n'hésitez pas à faire appel à un professionnel de santé mentale pour une aide appropriée.

Vous pouvez également nous contacter à [email protected].

 


 

Lockdown and Mental Health

The health crisis impacts our mental condition in different ways: the risk of getting ill from the coronavirus, the loss of our daily habits and the economic consequences of the lockdown.

We are concerned about the risk of getting ill for ourselves (am I going to get the virus?) and for our relatives (is he well cared? will he get better?).
All our daily habits are changed: social and work activities, family routines, physical activities etc. The slowdown of economy can impact our jobs or our professional lives and our financial situation.

All these aspects of the crisis may have negative effects on our mental health. It is normal for people to go through various stages of denial, fear and then reactions such as anger, excessive worry and rumination, aggression and violence, compulsive behaviours (smoking, alcohol, anxiolytics). Sleep disruption also increase.

The living conditions can exacerbate the situation: age and loneliness (student, elderly) or on the contrary being too close (numerous family in a small housing), domestic violence etc. It may also be tough when there are small children in the family.

Some people can suffer from major depression because of the isolation, or because of reactivation of previous trauma. The caregivers who are dealing with death and who are also afraid to get the virus and give it to their families, are at risk of developing post traumatic syndrome. When people lose a loved one and are not able to organise funerals or to say goodbye to the deceased one, they are at risk for a traumatic and pathologic grief with depression.


Video:

The Power Of Letting Go

Jon Kabat-Zinn - Spiritual Mind


In these circumstances, we should be particularly caring and compassionate for ourselves and others, to accept and transform the negative emotions.

"And let us remember to draw at all times on our faith for comfort and solace". Malik Talib, Chairman of the Ismaili Leaders’ International Forum, sharing the message sent by Mawlana Hazar Imam on March 29.

 

On the basis of work conducted for example in China during the lockdown, some guidelines are proposed to prevent or diminish these mental effects:

  1. Understanding the risk and getting reliable informations, limiting exposure to medias. For people who suffer from mental problems: do not stop psychotropic medication and keep connected with professionals over the phone.
  2. Insuring comfort by getting at home the minimum necessary to feel secure with family. Asking for help if necessary from the Social Welfare Board.
  3. Reducing the stress related to financial or administrative matters by getting informed from the employer or the institutions, such as AKEPB.
  4. Maintaining good relations with the persons who live at home and keep connected at least once a day with others using any resource: emails, phone, videoconferencing.
  5. Developing new coping skills and relaxation therapy: games, drawing, physical activities inside, yoga, mindfulness, painting, music, singing, writing, cooking, reading.
  6. Ensuring a healthy diet, proteins, fruits and vegetables, drinking enough water, reducing coffee and tea that can increase anxiety.
  7. Adapting your living space and your planning to feel comfortable: work, relaxation, daily rites.
  8. Preserving quality of sleep: keeping the wake-sleep cycle to avoid fatigue and anxiety.
  9. Reducing the use of toxic products and exposure to screens that may disturb sleep.
  10. Regarding the lockdown as necessary for the common good and even taking actions to help others.

Studies are underway in France and the early results show that the impact of lockdown is more important for farmers, students, people in the most precarious situations and people with disabilities. Addictions appear to be on the rise with increased consumption of tobacco and anxiolytics as well as screen time. People cling to the idea of positive environmental impact, the perspective of the end of the crisis as well as mutual support between family and friends.

Resilience is our ability to adapt and go through difficult times and against great adversity.

Dealing with challenges is normal and we must not be discouraged about that. We have already gone through all sorts of adversities and we can trust our capacity to adapt once again.


Video:

Kintsugi: From A Broken Past To A Bright Future

Younique Foundation - Saprea


If you or one of your relatives suffer from mental health issue, do not hesitate to get help from a mental health professional.

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